En France, on préfère pleurer en rythme que danser de joie.
- Loïs Velter
- il y a 4 jours
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 3 jours

Et si on arrêtait de bouder notre groove comme on scrolle TikTok au lieu de sortir danser ?
En écoutant les hits français, un constat me saute aux oreilles :
c’est rarement dansant. Et là, tout s’éclaire…
On comprend un peu mieux ce spleen national qui flotte au-dessus de nos cafés serrés. Il y a quelque chose d’assez révélateur dans cette tendance musicale :
la bande-son d’un peuple en dit long sur son état d’esprit.
Et en France ? On écoute ce qui nous ressemble. Ou ce qu’on croit devoir ressembler.
Des textes introspectifs, souvent brillants, mais sur fond de mélodies qui ne donnent pas envie de lever les bras — à part peut-être pour les croiser. Même quand on est content, on dirait qu’on a peur de le montrer.
Comme si le rythme effréné du bonheur assumé faisait un peu trop “américain”.
Ce qui est fou, c’est qu’on adore les sons dansants… mais uniquement s’ils viennent d’ailleurs.
Le même BPM made in France paraît suspect. Trop léger, pas assez profond,
voire “pas crédible”.
Il y a comme un snobisme inversé :
on ne s’autorise à danser que si l’accent est étranger.
Et c’est bien pour ça que mes sets contiennent peu de titres français :
j’ai envie que les gens dansent, pas qu’ils fassent une psychanalyse collective sur le dancefloor.
Conclusion ?
Notre rapport à la musique révèle une tension culturelle :
on vibre pour la joie des autres, mais on ose à peine revendiquer la nôtre. Peut-être qu’on n’a pas besoin de hits plus joyeux… mais juste de se réconcilier avec le plaisir simple d’aimer ce qui nous fait du bien, même si c’est léger, même si ça tape,
même si c’est… français.

🎶 Une Histoire Musicale Marquée par l’Introspection
La musique française a longtemps privilégié l’expression lyrique et introspective. Depuis le Moyen Âge, avec les troubadours et trouvères, jusqu’à l’époque romantique, la France a cultivé une tradition musicale centrée sur les textes poétiques et les émotions profondes . Cette orientation a souvent laissé peu de place aux rythmes dansants, contrairement à d’autres cultures musicales.
📊 Les Goûts Musicaux Actuels des Français
Selon le baromètre du Centre national de la musique (CNM) de 2023, les Français écoutent en moyenne 2h11 de musique par jour. Les genres les plus populaires incluent la variété française, le rock, la pop, et le rap/hip-hop . Cependant, la musique électronique et les genres spécifiquement dansants restent moins présents dans les préférences déclarées.
🇫🇷 Le Paradoxe de la Musique Dansante Française
Il existe un paradoxe notable : bien que les Français apprécient les musiques dansantes étrangères, ils semblent réticents à embrasser des équivalents nationaux. Des artistes français produisant de la musique dansante, comme David Guetta ou Daft Punk, ont souvent trouvé plus de succès à l’international qu’en France. Cette situation peut être attribuée à une certaine méfiance envers les productions locales perçues comme “trop légères” ou “pas assez sérieuses”.
🎧 L’Influence du Streaming et des Médias
L’avènement du streaming a modifié les habitudes d’écoute, mais les algorithmes des plateformes peuvent renforcer les préférences existantes, exposant moins les auditeurs à des genres différents. De plus, les médias traditionnels français ont tendance à promouvoir des artistes correspondant à l’image culturelle dominante, ce qui peut limiter la diversité des genres musicaux mis en avant.
🤔 Conclusion : Vers une Réconciliation Musicale
La musique française est riche et variée, mais elle porte les traces d’une histoire culturelle valorisant l’introspection sur l’expression corporelle. Pour favoriser une scène musicale plus dansante et joyeuse, il serait bénéfique de :
Encourager la diversité des genres dans les médias et les plateformes de streaming.
Valoriser les artistes français produisant de la musique dansante.
Remettre en question les préjugés culturels associant la légèreté musicale à un manque de sérieux.
🌀 Finalement, que ce soit derrière les platines ou derrière un micro, c’est la même quête :
Faire du bien sans te sauver. Toucher sans te posséder. Et surtout… te laisser te rebrancher à toi.
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